lundi 31 janvier 2011

Ajout d'«anciens billets»

Pour ceux que ça intéresse, je viens tout juste d'ajouter les billets que j'avais publiés du temps où je prenais part, hebdomadairement, au blog Mauvaise langue!. Vous les retrouverez dans les archives de Mille images, mille mots, sous les mois de janvier à juin 2010, soit avant que je ne crée ce blog. :)

Bonne lecture.

Quand ce sont les femmes qui font rouler les carwashs


Lorsque j’ai aperçu cette affiche la première fois, je suis restée un peu perplexe : Quoi!? «Merci à nos clientes»? Quel est donc ce sexisme? Sont-ce donc les femmes qui font ‘rouler la business’, la business de carwash, de surcroît? Impensable…

J’ai franchement trouvé ça étrange. D’autant plus que l’affichage restait tel quel au fil des jours : identique, chaque fois que je m’adonnais à passer devant. Ça m’intriguait sérieusement.

Jusqu’au jour où j’ai finalement emprunté le même chemin en sens inverse : l’endos de l’écriteau affichait pour sa part : «Merci à nos clients». Ça expliquait tout. Mais pour moi, qui empruntais ce chemin toujours dans le même sens, j’aurais très bien pu ne jamais voir ‘leur concept’… Risqué.

vendredi 28 janvier 2011

Entendu – no 7

Quand : Le samedi 22 janvier 2011, en avant-midi.
Où : À la radio, sur les ondes de Boom, 104,1 fm.
Contexte : Alors que l’animatrice présentait les prédictions astrologiques.

«Grâce à Vénus qui se promène dans votre signe, votre pouvoir de séduction se déculpé* aujourd’hui.»

Vrai que le pouvoir de séduction, ça peut être accusé de bien des torts, n’est-ce pas? :)

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* On aura évidemment voulu dire décuplé, plutôt.

jeudi 27 janvier 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘syntaxe’

→ «Etc… Etc…» ←

ETC.
«Abréviation de et cætera.
NOTE. L’abréviation vient à la suite d’au moins deux éléments cités; elle doit toujours être précédée d’une virgule et ne peut être suivie de points de suspension. On met une virgule après l’abréviation si elle ne termine pas une parenthèse ou une phrase.»(1)

«Dans un texte écrit, l'abréviation etc. est toujours précédée d’une virgule et ne comporte qu’un seul point abréviatif. Les points de suspension (...) sont redondants puisqu'ils jouent le même rôle que l'abréviation etc.»(2)

ET CÆTERA
«LOCUTION ADVERBIALE
Expression latine signifiant ‘‘et autres choses semblables’’. Et le reste.»(1)

CORRECTION
Photocomposition
Reliure
Formules d’affaires pour ordinateur
Etc.*

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* Non seulement les points de suspension après etc. sont-ils redondants puisqu’ils ont la même signification que l’abréviation, mais répéter cette dernière devient doublement (quadruplement, avec les points de suspension!) redondant. Enfin, etc. devrait logiquement, à mon avis, terminer la liste.
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Le français au micro

mercredi 26 janvier 2011

Si on exclut la personne qui parle, alors qui inclut-il?

Après la rédaction de mon billet de la semaine dernière sur l’utilisation de l’on, je me suis rappelé un questionnement que j’avais eu avec une collègue à propos de l’accord des participes passés attributs utilisés avec on. Doivent-ils, comme le pronom on de troisième personne du singulier, s’accorder au masculin singulier, ou plutôt s’accorder en genre et en nombre avec le référent de on?

ON
«pron. indéf.
NOTE. Le pronom on étant de la troisième personne du singulier, le verbe demeure toujours à la troisième personne du singulier.
1º L’accord de l’adjectif ou du participe passé se fait généralement au masculin singulier. On est venu livrer du bois. On est convaincu de sa bonne foi.
2º Cependant, si le pronom représente un sujet féminin au singulier ou au pluriel ou un sujet masculin pluriel, l’adjectif ou le participe passé s’accorde avec ce sujet, s’il y a lieu. On est bien conciliante aujourd’hui, Madame.»(1)

«Quand les circonstances marquent précisément qu’on parle d’une femme, l’attribut de on se met au féminin par syllepse* : Eh bien, petite, est-on fâchée? (Maupassant.)
Il arrive que on soit suivi d’un attribut au pluriel : On n’est pas des esclaves pour endurer si mauvais traitements. (Acad.)»(2)

«Le verbe qui suit le pronom indéfini on est toujours au singulier. On équivaut à quelqu’un, tout le monde, quiconque. Cependant, l’accord en genre et en nombre des adjectifs et des participes passés avec on peut se faire soit au féminin si on représente une femme, soit au pluriel s’il représente des femmes ou des hommes et des femmes.
On n’exclut pas toujours la personne qui parle. On est fréquemment employé pour nous à l’oral dans un registre familier. À l’écrit, il est toutefois préférable d’employer nous(3)

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* SYLLEPSE : «GRAMM. Accord selon le sens et non selon les règles grammaticales. (ex. Minuit sonnèrent. ‘‘C’est la sentinelle qui le premier s’inquiète.’’ [Perret])»(4)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(3) [GUILLOTON, N. & H. Cajolet-Laganière (2005). Le français au bureau, 6e édition. Les publications du Québec.]
(4) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

mardi 25 janvier 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Dans la parodie qu’avait fait RBO de l’émission Occupation Double : le participant Grégoire avait été renommé Grégaire.

GRÉGAIRE
«adj. Relatif à une espèce animale qui vit en groupe.
LOCUTION
- Instinct grégaire. Tendance qui pousse les êtres humains à former des groupes ou à adopter le même comportement.»(1)

«adj. 1. DIDACT. Se dit d’une espèce dont les individus vivent en troupes. Des animaux grégaires. 2. COUR. Qui provoque le groupement d’êtres vivants, ou qui en résulte. Tendance, instinct grégaire. SPÉCIALT. Qui porte certains individus à suivre docilement les impulsions du groupe où ils se trouvent. Esprit grégaire (→ moutonnier).»(2)

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(1) DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 1993. Paris.]

lundi 24 janvier 2011

Que fait le Père Noël après Noël?


Voici donc ce qu’il arrive du Père Noël, une fois janvier venu : il lave son suit, le suspend à la corde à linge même en pleine tempête de neige (il est écolo!), et s’habille incognito…? ou encore, reste bien au chaud chez lui… à Longueuil? Moi qui croyais qu’il vivait au Pôle Nord!

Admettez que c’est quand même amusant comme décorations. :)

vendredi 21 janvier 2011

Entendu – no 6

Quand : Le mercredi 29 décembre 2010, vers 17h55 (mais récurrent…).
Où : Dans le train de banlieue Montréal – Saint-Hilaire.
Contexte : En partant de Montréal, chaque soir, on nous informe (ou nous rappelle) qu’on ne peut descendre que par les quatre wagons de queue pour les deux premières gares.

«Le débarquement à Saint-Lambert et Saint-Hubert se fera par les quatre derniers ‘ouâgons’ seulement.» (bis)

Ça me fait sourire (et presque rire) chaque fois que j’entends l’opérateur dire ‘ouâgon’ (plutôt que ‘vagon’). À noter que Lambert et Hubert sont aussi bien diphtongués (‘Lambâââïre’ et ‘Hubâââïre’), ce qui ajoute au charme de l’énoncé quotidien.

jeudi 20 janvier 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘grammaire’

→ «Le tarif inclus la taxe» ←

INCLURE
«Conjugaison du verbe inclure
INDICATIF PRÉSENT : j’inclus, tu inclus, elle inclut, il inclut
PARTICIPE PASSÉ : inclus, se»(1)

CORRECTION
Le tarif inclut la taxe sur les produits et services (T.P.S.)*

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* Idéalement, on préférera écrire (TPS) plutôt que (T.P.S.), bien que cette dernière graphie ne soit pas considérée fautive : «Pour des raisons de simplification et d’uniformisation, il est désormais admis, voire conseillé, d’écrire d’emblée les sigles sans points abréviatifs. Cet usage ne présente aucun inconvénient et il est maintenant reconnu dans les codes typographiques récents et pratiqué par les grandes maisons d’édition et la presse francophone. L’emploi des points reste évidemment correct.»(2)
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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [GUILLOTON, N. & H. Cajolet-Laganière (2005). Le français au bureau, 6e édition. Les publications du Québec.]

mercredi 19 janvier 2011

De l’on en large

Que l’on se pose la question ensemble : à quoi sert cet étrange l’ dans la tournure que l’on? Il semble visiblement n’avoir aucun contenu sémantique, aucun référent. A-t-il alors une fonction grammaticale et si oui, quelle est-elle? Pourquoi écrire que l’on plutôt que qu’on?

Je me souviens avoir eu un prof de philo, au cégep, qui nous avait dit que ce l’ était archaïque, vieilli, qu’on (ou ‘que l’on’!) ne l’utilisait plus aujourd’hui.

Essayons d’éclaircir tout ça.

«Comme on était originairement un nom, il a gardé la faculté de prendre l’article l’ lorsque l’euphonie* le demande, principalement après et, ou, où, que, si et parfois après lorsque (cet l’ est regardé aujourd’hui comme simple consonne euphonique) :
Il faut que l’on consente. (Acad.)
Guenille, si l’on veut, ma guenille m’est chère. (Molière.)»(1)

Grevisse nous indique donc que ce l’ est principalement euphonique. Bien que ça soit vrai aujourd’hui, l’Office québécois de la langue française (OQLF) apporte une nuance importante dans son explication :

«Le l' qui accompagne parfois le pronom on est avant tout historique et non euphonique. On vient du nom latin homo «homme». Étant à l'origine un nom, on l'employait avec l'article défini l' (forme élidée de le). L'on avait déjà un sens indéfini et signifiait «l'homme en général, les hommes». Courante jusqu'au XVIIe siècle, cette forme est maintenant propre à la langue écrite, littéraire ou soutenue. L'emploi de l'on n'est jamais obligatoire, mais il convient dans les contextes où une langue soignée est de mise.

Dans la langue courante, l'on a été remplacé par on, sauf dans certains emplois pour des raisons d'euphonie. Ainsi, après les mots et, ou, où, qui, quoi et si, on préférera l'on à on pour éviter l'hiatus, c'est-à-dire la rencontre de deux voyelles; on dira par exemple : on choisit qui l'on veut plutôt que on choisit qui on veut. L'on est également préférable à on devant un verbe qui commence par con- ou com-; on dira ainsi : il faut que l'on concocte autre chose plutôt que il faut qu'on concocte autre chose.

Au contraire, encore pour des raisons d'euphonie, on évitera l'on après dont et dans un enchaînement de mots commençant par l. On écrirait ainsi : Les gens dont on ignore le nom plutôt que les gens dont l'on ignore le nom; si on le louait plutôt que si l'on le louait(2)

Par contre : «L’on en tête de phrase est une tournure vieillie.»(3)

Voilà qui est plus clair maintenant. Qu’on se le tienne pour dit!

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* Euphonie : «Ensemble de sons harmonieux.»(4) «LING. Harmonie des sons qui se succèdent dans le mot ou la phrase.»(5)
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(1) [GREVISSE, M. (1990). Précis de grammaire française, 29e édition. Éditions Ducolot, Paris.]
(2) Banque de dépannage linguistique de l’OQLF
(3)
[GUILLOTON, N. & H. Cajolet-Laganière (2005). Le français au bureau, 6e édition. Les publications du Québec.]
(4) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(5) [Le nouveau Petit Robert, édition 1993. Paris.]

mardi 18 janvier 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Entendu dans un téléroman : «T’es donc ben sectaire, ma fille!»

SECTAIRE
«adj. et n. m. et f. Fanatique, intolérant. Des adeptes sectaires. Des sectaires dangereux.»(1)

«n. et adj. 1. Adhérent intolérant d’une secte religieuse (SPÉCIALT d’une secte hérétique). 2. Personne qui professe des opinions étroites, fait preuve d’intolérance (en politique, en religion, en philosophie). ♦ Adj. Un partisan sectaire.fanatique, intolérant. «j’ai l’impression qu’il n’est pas très homme de parti, […] qu’il n’a rien de sectaire» (Romains). – PAR EXT. Une attitude, un comportement sectaire.CONTR. Éclectique, libéral, tolérant.»(2)

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(1) DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 1993. Paris.]

lundi 17 janvier 2011

Tous les goûts sont dans la nature... et dans votre tasse de café!


Pour être revenue d’Europe il y a quelques mois à peine, je peux vous dire que cette affichette, sur la machine à café du bureau, m’a fait pouffer de rire. Le café Van Houtte, à mon avis, n’arrive pas à la cheville du café que j’ai pu avoir le bonheur de goûter en France! Je trouve ce slogan bien présomptueux (et, subjectivement, faux).

vendredi 14 janvier 2011

Montréal en lumière

Source : NASA

Cette photo de la ville de Montréal a été récemment prise par la NASA.

Cyberpresse en a parlé cette semaine, dans un court article.

Il est amusant de lire, sur le site de la NASA, que la photo a été prise le 24 décembre 2010. C’est donc exactement ce que le Père Noël aperçoit, lors de sa distribution de cadeaux? Impressionnant…

jeudi 13 janvier 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘trop de bilinguisme’

→ «changement de zipper pour jacket» ←

ZIPPER
«Anglicisme pour fermeture éclair, fermeture à glissière(1)

JACKET
«ANGLAIS. 1. Blouson. leather jacket 2. Veste. tie and jacket»(2)

CORRECTION
Changement de fermeture éclair pour blouson (ou pour veste)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) Wiktionary

mercredi 12 janvier 2011

Pour bien signifier son intention

Je lis souvent des textes où l’on parle d’erreurs significatives et d’anomalies significatives. Chaque fois, je me pose la question à savoir si le terme significatif est utilisé correctement ou s’il s’agit d’un calque de l’anglais. Voici ce qu’en disent quelques références.

SIGNIFICATIF
«1. Qui signifie nettement, exprime clairement qqch. → éloquent, expressif. «Le plus significatif des symboles qu’imaginèrent jadis les Indiens pour figurer […] Dieu» (Loti). Un fait significatif.Chiffres significatifs, indispensables à la représentation d’une grandeur numérique. Les deux derniers zéros de 10,300 ne sont pas significatifs. – Dont on peut donner une interprétation. Les résultats du sondage ne sont pas significatifs. 2. Qui renseigne sur qqch. ou confirme une opinion. → révélateur. Cette remarque est significative de son état d’esprit.»(1)

«1. Qui traduit bien la pensée, l’intention. Une phrase significative de ses états d’âme. SYN. révélateur. 2. Dont on peut tirer des conclusions. Ces statistiques ne sont pas significatives.»(2)

La capsule de Guy Bertrand, dans Le français au micro sur le site Web de Radio-Canada, nous explique plus en détail la nuance entre le sens français de significatif et celui plutôt calqué sur le sens anglais de significant :

«Il y aura quatre bordées significatives.

Selon le contexte, significatif peut être synonyme des adjectifs éloquent, expressif ou révélateur. Certains dictionnaires donnent également à significatif le sens de marquant (par exemple, on peut dire que Les belles sœurs est une œuvre significative dans la dramaturgie québécoise). Dans la phrase ci-dessus, significatif est employé dans le sens de l’adjectif anglais significant. Il aurait été plus pertinent de dire : Il y aura quatre bordées importantes. Dans certains cas, les adjectifs majeur, sérieux ou notable peuvent également faire l’affaire. À la rigueur, on pourrait dire qu’une bordée de neige est significative si cette bordée est marquante ou même historique. Par exemple la tempête de pluie verglaçante de janvier 1998 a été une tempête significative.»(3)

Selon ces définitions, je peux donc croire qu’il serait plus exact de parler d’erreurs importantes et d’anomalies importantes, puisqu’on ne peut vraisemblablement pas parler d’erreurs ou d’anomalies éloquentes, expressives, révélatrices ou marquantes. On pourrait toutefois parler d’erreurs ou d’anomalies majeures, sérieuses ou notables.

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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 1993. Paris.]
(2) DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(3) Le français au micro

mardi 11 janvier 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Entendu dans un épisode de Rumeurs (en reprise) à Radio-Canada, à propos du caractère d’un personnage. Citation approximative : «Son seul défaut est qu’elle est velléitaire

VELLÉITAIRE
«adj. Qui est sans volonté déterminée, qui ne passe pas à l’action. Des fonctionnaires velléitaires. SYN. amorphe; apathique; mou. ANT. Décidé, déterminé, dynamique.»(1)

«adj. et n. Qui n’a que des intentions faibles, ne se décide pas à agir. → hésitant. ‘‘Ces amateurs velléitaires et stériles’’ (Proust). – N. ‘‘Je ne suis pas un caractère énergique. Par certains côtés, je suis ce qu’on appelle un velléitaire’’ (Romains).»(2)

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(1) DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 1993. Paris.]

lundi 10 janvier 2011

Composition matinale

Le 4 janvier dernier, alors que je me rendais au travail par le train de banlieue.


La photo a été prise du pont Victoria, à 8h10, alors qu’on atteignait la rive de Montréal. En ce matin vaguement froid, un soleil à peine levé jouait à cache-cache derrière quelques nuages, en surplombant le pont Champlain, qu’on aperçoit au loin, vers l’ouest.

vendredi 7 janvier 2011

Entendu – no 5

Quand : Le mercredi 24 novembre 2010, vers 7h50.
Où : À la radio, sur les ondes de Planète jazz, 91,9 fm.
Contexte : Entre deux chansons, l’animatrice a passé le commentaire qui suit.

«Avec toutes ces reprises des années ’80, on ne sait plus où mettre de la tête.»

Probablement un mélange entre «on ne sait plus où donner de la tête» et «on ne sait plus où mettre la tête [les pieds?])». Ou alors, elle était en train de chercher un endroit où mettre quelque chose alors qu’elle disait cette phrase… qui sait.

jeudi 6 janvier 2011

La faute du jeudi – catégorie ‘sémantique’

→ «réservé aux livreurs de courrier seulement» ←

RÉSERVÉ
«2. COUR. Dont l’usage ou l’accès est réservé (à une personne déterminée, à un groupe). Places réservées aux mutilés dans les transports publics, aux handicapés dans les parkings. ♦ Consacré, destiné (à un usage particulier). Salle réservée aux réunions.»(1)

RÉSERVER
«2. COUR. Attribuer, destiner exclusivement ou spécialement à qqn. On vous a réservé ce bureau, cette place.»(1)

SEULEMENT
«1. Sans rien d’autre que ce qui est mentionné. → exclusivement, rien (que), simplement, uniquement(1)

CORRECTION*
Réservé aux livreurs de courrier
ou
Livreurs de courrier seulement

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*Le sens même de réserver inclut celui d’exclusivement, lequel est synonyme de seulement. Il est donc redondant (et inutile) d’ajouter seulement à réservé (de la même manière qu’il est superflu d’ajouter en haut à monter, lorsqu’on dit «monter en haut»).
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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 1993. Paris.]

mercredi 5 janvier 2011

Pour partir l’année du bon pied – ouvrez votre dico et faites connaissance avec lui

J’ai récemment eu une discussion avec des amis qui m’ont consultée pour savoir si un mot était «accepté ou non» (lors d’une joute de Boggles). La tournure qu’a prise l’argumentation fut fort intéressante et m’a fait réaliser que l’utilisation d’un dictionnaire recelait encore quelques secrets pour beaucoup d’entre nous.

L’un des deux comparses m’a dit ceci : «Si c’est dans le dictionnaire, c’est accepté, non?» Oui et non. Ce n’est malheureusement pas si simple. L’indice le plus important à ce sujet sera la note en début de définition (généralement écrite en petites majuscules), qui peut renvoyer à un domaine spécialisé ou qui peut spécifier l’usage du mot en question.

Par exemple :
«EXACT I. 1. VX ou LITTÉR. […] 2. VIEILLI ou LITTÉR. [… ] II. MOD. […]»(1)

Il faut se référer aux premières pages du dictionnaire pour trouver le sens de ces abréviations. «VX» signifie par exemple «vieux (mot, sens ou emploi de l’ancienne langue, incompréhensible ou peu compréhensible de nos jours et jamais employé, sauf par effet de style : archaïsme)»(1).

Ainsi, les mots qu’on considère ‘d’emploi critiqué’ sont ceux précédés de la note ANGLIC. : «anglicisme : mot anglais, de quelque provenance qu’il soit, employé en français et critiqué comme emprunt abusif ou inutile (les mots anglais employés depuis longtemps et normalement en français ne sont pas précédés de cette marque)»(1). Attention toutefois de ne pas confondre avec ANGL., «anglais»(1), qui signifie simplement que le mot provient de l’anglais mais que son usage est désormais accepté en français.

Par exemple :
«SEXY adj. inv. ♦ ANGLIC. Qui est sexuellement attirant, qui excite le désir. Vêtement sexy.érotique. Une vedette très sexy.sex-symbol(1)
«WEEK-END n. m. – mot angl., de week «semaine» et end «fin» ♦ Congé de fin de semaine, comprenant la journée ou l’après-midi du samedi et le dimanche.»(1)

Ainsi, l’emploi de sexy est critiqué en français, alors que week-end est ‘accepté’. D’un point de vue normatif, donc, il faudrait idéalement corriger les termes auxquels on a accolé l’étiquette «ANGLIC.» Mais pourquoi les inclut-on au dictionnaire dans ce cas? Il semble que ce soit d’abord et avant tout l’usage d’un mot qui décide de son entrée dans le dictionnaire. Chaque dictionnaire établit donc les mots qu’il présente selon un corpus qu’il a recueilli et analysé. Et encore, tout dépend du dictionnaire utilisé.

Par exemple, l’anglicisme appointement n’apparaîtra pas dans le Petit Robert, mais apparaîtra dans le Multidictionnaire : «Anglicisme au sens de rendez-vous(2)

Tous les dictionnaires n’ont ainsi pas la même vocation; et bien que beaucoup de gens semblent croire à la vocation normative de nos dictionnaires usuels (Robert et Larousse, par exemple), cette croyance n’est pas tout à fait exacte.

Voici comment le Petit Robert définit son rôle, dans sa préface :
«Le Nouveau Petit Robert reste fidèle à son rôle d’observateur objectif, rôle qui répond à la demande des usagers du français. Il arrive qu’il donne son avis sur une forme ou un emploi, mais c’est alors par des remarques explicites qui ne peuvent être confondues avec l’objet de la description.»(1)

Il ajoute aussi une note concernant le caractère ‘incomplet’ de tout dictionnaire :
«Aucun dictionnaire de langue n’est complet au sens où il contiendrait tous les mots de la langue décrite. L’ensemble des mots utilisés en français relève d’un autre ordre de grandeur, qui d’ailleurs ne saurait être précisé. Dans le moment présent, le lexique est indéterminé, car à chaque instant des mots sont créés ou empruntés qui n’arrivent pas à la connaissance de l’ ‘‘honnête homme’’ (taxinomies scientifiques, terminologiques, etc.) et c’est tant mieux pour lui, car il n’en a aucun besoin. Pour les professionnels, on le sait, il existe des dictionnaires spécialisés. […] Aussi bien le lecteur qui cherche en vain un mot dans un dictionnaire en un volume doit-il se demander si ce vocable n’est pas trop rare ou trop spécialisé pour figurer dans un tel ouvrage, avant d’accuser le lexicographe de négligence ou de retard.»(1)

Le Multidictionnaire, pour sa part, se présente comme suit :
«Fidèle à sa position adoptée en 1988, le Multidictionnaire décrit le français de tous les francophones ainsi que le bon usage québécois. Au cours des dernières décennies, les échanges des citoyens de la planète entière se sont intensifiés. Dans ce contexte, il apparaît encore plus important d’être en mesure de distinguer les usages qui sont communs à toute la francophonie de ceux qui sont propres au Québec. Que ce soit ici ou ailleurs, il importe également de connaître les emplois admis et ceux qui sont jugés incorrects dans un registre familier, d’éviter les écueils de tous types, de pouvoir substituer aux emplois fautifs des formes correctes. […] Notre parti pris demeure celui d’informer précisément l’usager du dictionnaire, de lui fournir toutes les indications utiles afin de lui permettre de choisir et d’agencer sciemment ses mots, ‘‘à ses risques et périls, mais en connaissance de cause’’, comme l’écrit Jean-Claude Corbeil.»(2)

Ainsi, pour revenir à l’argumentation qui a eu lieu entre mes deux amis, il leur reviendrait à eux, lors de leurs joutes de Boggles, de décider quels critères et quel ouvrage de référence ils décideront d’adopter (et aussi pourquoi!), pour déterminer si un mot sera accepté ou non, puisque la réponse peut varier selon la source consultée.

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(1) [Le nouveau Petit Robert, édition 1993. Paris.]
(2) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]

mardi 4 janvier 2011

Le mot nouveau du mardi

Contexte :
Commençons cette nouvelle série de billets avec un mot entendu le 31 décembre 2010 en écoutant le Bye bye 2010 à Radio-Canada, lors de la parodie de Xavier Dolan, lequel utilisait ce mot à répétition.

PUGNACE
«adj. (LITT.) Combatif. Des orateurs aussi pugnaces qu’éloquents.»(1)

«adj. LITTÉR. Qui aime le combat, la polémique. → combatif. «la nature pugnace d’Arnauld» (Sainte-Beuve). ◊ CONTR. Pacifique.»(2)

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(1) [DE VILLERS, Marie-Éva (2007). Multidictionnaire de la langue française, 4e édition. Éditions Québec Amérique inc.]
(2) [Le nouveau Petit Robert, édition 2004. Paris.]

lundi 3 janvier 2011

«Soyez belle, soyez fèèèmme»

Pour bien commencer 2011, quoi de mieux que de changer de tête! Que diriez-vous d’opter pour ces looks?


Coupe Longueuil* pour monsieur (avec moustache, idéalement). Look ‘vavavoom’ pour madame.**

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* Pour une fois, «Longueuil» est écrit correctement. Ça tient presque du miracle! :)
** Comme vous le remarquez peut-être sur la photo, cette pub n’apparaît même pas dans la vitrine d’un coiffeur, mais bien chez un détaillant de bottes. Doublement amusant.